Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reçoit (105) et dont le gras des mollets est déchiré sans cesse par les chiens (106). »

Il faut cependant essayer d’apaiser Mâthura. (Il s’avance.) Bonjour ! Mâthura.

Mâthura. — Bonjour !

Darduraka. — Eh bien ! Qu’y-a-t-il donc ?

Mâthura. — Ce drôle ne veut pas me remettre dix suvarnas qu’il me doit.

Darduraka. — Bast (107) ! C’est une bagatelle !

Mâthura, tirant le manteau que Darduraka tient enroulé (108) sous son aisselle. — Voyez, voyez ! Messieurs (109), le beau manteau que porte l’homme pour qui dix suvarnas sont une bagatelle !

Darduraka. — Fou que tu es ! ne m’as-tu jamais vu payer dix suvarnas quand je les ai perdus sur un coup de dé (110) ? Du reste (111), quand on a de l’argent, est-ce qu’on ne le cache pas dans son giron (112) au lieu de s’amuser à le faire voir ? Eh quoi !

« Est-ce une raison pour te croire ruiné (113), perdu et pour tuer un homme en possession de ses cinq sens parce qu’il te doit dix suvarnas ? »

Mâthura. — Si dix suvarnas sont une bagatelle pour vous, mon seigneur (114), pour moi, c’est une fortune.

Darduraka. — Eh bien ! si tu le prends