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XXVIII
PRÉFACE.

teurs, prodigua des tirades de haute fantaisie à la louange de l’érudition de Méry, qu’on aurait pris volontiers, à l’en croire, pour un émule de Burnouf.

Dix ans après cette tentative plus brillante que sérieuse et qui devait trouver un imitateur dans le même Théophile Gautier écrivant le ballet de Çakountalâ, le Chariot de terre cuite devint encore en France l’objet d’une nouvelle interprétation. Il s’agissait cette fois d’une traduction faite directement sur le texte sanscrit dont l’auteur était M. Fauche, déjà connu par différents travaux du même genre dans lesquels il avait montré plus de courage et de bonne volonté que de talent et de goût. En cette circonstance, il fit preuve des mêmes qualités et des mêmes défauts. Il aborda ce texte difficile sans autre secours que l’édition de Stenzler et la traduction en sous-ordre de Langlois, et le translata de son mieux, c’est-à-dire le plus littéralement qu’il put. Mais hélas ! si Gérard de Nerval et son collaborateur avaient décoré fraîchement et non sans grâce le vieux drame du royal auteur, M. Fauche ne sut qu’en ternir tous les agréments et en altérer toutes les beautés en grossissant ce qu’il eût fallu plutôt atténuer et en appuyant où il eût été préférable de glisser