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XXIX
PRÉFACE.

avec un pédantisme maladroit et souvent inexact. Et, pour comble de malheur, il ne racheta que faiblement tant de pesanteur et de gaucherie littéraires par la précision littérale qu’il poursuivait, prétendait-il, sans tenir compte d’autre chose. Sous une apparence de fidélité rigoureuse, la traduction de M. Fauche est infiniment moins sûre que celle de Wilson et des contre-sens s’y trouvent à chaque page. Hâtons-nous de dire, pourtant, que son savoir est moins en cause que sa prudence et son tact. Il est assez rare que ses erreurs dépendent d’une interprétation condamnée par la grammaire ; le plus souvent elles résultent de la difficulté et de l’ambiguïté du texte et des obstacles presque insurmontables que rencontre fréquemment, en pareil cas, un savant européen à saisir la liaison des idées et à pénétrer le vrai sens sans l’aide d’un commentaire indigène[1].

  1. Je signalerai encore une traduction italienne, en vers blancs pour les parties versifiées, par M. le professeur Michèle Kerbaker dont le premier acte seul a paru jusqu’ici dans la Rivista Europea, n° d’avril 1872. Dans la préface, l’auteur s’attache surtout à attribuer au buddhisme le développement de la littérature classique dans l’Inde. D’après lui, la philosophie du xviiie siècle aurait eu des effets analogues sur les lettres françaises à ceux que les doctrines du Buddha exercèrent aux bords du Gange ; de là l’analogie de Marion Delorme et de la Mricchakatikâ.