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PROLOGUE.

Le directeur, avec colère. — Voyez-vous, voyez-vous, messieurs les spectateurs ? On veut s’assurer d’un époux dans l’autre monde aux dépens de ma nourriture (34) dans celui-ci.

L’actrice. — Allons, seigneur, calmez-vous. Si je jeûne, c’est pour n’avoir pas d’autre mari que vous dans une autre existence.

Le directeur. — Bien ! mais qui vous a prescrit ce jeûne ?

L’actrice. — Votre cher ami le seigneur Chûrnavriddha.

Le directeur, avec colère. — Ah (35) ! Chûrnavriddha, fils d’esclave ! Est-ce que je ne verrai pas un jour le roi Pâlaka irrité te faire tailler (tuer, ou p. ê. attacher) (36) comme la chevelure parfumée d’une jeune mariée ?

L’actrice. — Je vous en prie, seigneur, calmez-vous. Ce jeûne relatif à l’autre monde n’a été décidé qu’à cause de vous. (Elle se jette à ses pieds.)

Le directeur. — Relevez-vous, madame, et dites-moi qui est-ce qui doit présider à cette cérémonie ?

L’actrice. — Il faut inviter un brahmane convenable dont la condition soit égale à la nôtre.

Le directeur. — Alors, retournez dans