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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

reil à un taureau sur la place d’une ville (5). Aujourd’hui, sa pauvreté m’a réduit à rôder de côté et d’autre, mais je reviens toujours ici chercher un refuge comme une tourterelle domestique… J’ai là le manteau de Chârudatta que son cher ami Chûrnavriddha lui envoie tout parfumé de fleurs de jasmin ; je dois le lui remettre, m’a-t-il dit, quand Chârudatta aura rendu ses devoirs aux dieux. Je vais donc chercher à le voir. (Il s’avance en regardant.) Je l’aperçois précisément qui vient ici : il a achevé ses dévotions et jette l’offrande aux divinités domestiques. (Chârudatta, accompagné de Radanikâ, arrive sur la scène de la manière indiquée.)

Chârudatta, levant les yeux au ciel et poussant des soupirs de découragement. — « Autrefois les cygnes et les troupes de grues faisaient disparaître à l’instant l’offrande déposée par moi sur la terrasse de ma maison ; aujourd’hui la poignée de graines que je jette tombe au milieu d’herbes touffues et les vers seuls viennent les souiller de leur bave (6). » (Il s’assied après s’être promené à pas lents.)

Maitreya. — Voici le seigneur Chârudatta ; allons à sa rencontre. (Il s’approche de lui.) Seigneur, je vous salue et vous souhaite toutes sortes de prospérités.

Chârudatta. — Ah ! voilà Maitreya, mon