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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Vasantasenâ, avec colère. — Allons donc ! Laissez-moi ! Vous me demandez une chose déshonorante.

Samsthânaka, riant et battant des mains (68). — Maître, maître ! vois-tu cela ? Dans l’intervalle cette courtisane est devenue si aimable qu’elle me dit : « Venez, vous êtes fatigue, vous n’en pouvez plus (69). » Ne crois pas, la belle, que j’arrive de me promener dans quelque village ou quelque ville (70). Non, j’en jure par la tête du vita et par mes pieds (71), c’est seulement en m’attachant à vos pas, mademoiselle (72), que je me suis fatigué et exténué.

Le vita, à part. — L’idiot, elle a dit blanc et il a compris noir (73). (Haut.) Vasantasenâ, vos paroles s’accordent peu avec ce qu’on dit de la maison d’une courtisane. Ne savez-vous pas

« Qu’elle est le refuge hospitalier de la jeunesse et qu’une courtisane comme vous ressemble à une liane plantée sur le bord de la route ? Votre corps, l’amie, étant vénal et s’achetant à prix d’or, vous devez accueillir également celui que vous aimez et celui qui vous déplaît. Dans le même lac se baignent le fou et le sage, le brâhmane et l’homme appartenant à la dernière caste (74) ; la liane fleurie se courbe (75) sous le