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ACTE PREMIER.

poids du corbeau aussi bien que du paon ; sur la barque qui porte le brâhmane, le kshatriya et le vaiçya (76) passent également les autres hommes. Ne ressemblez-vous pas au lac, à la liane et à la barque, et n’êtes-vous pas au service de tout le monde ? »

Vasantasenâ. — C’est le mérite et non pas la violence qui fait naître l’amour.

Samsthânaka. — Maître, maître ! cette fille d’esclave (77) s’est amourachée d’un pauvre hère appelé Chârudatta qu’elle a vu dans le jardin du temple de Kâmadeva (78), et c’est pour cela qu’elle ne veut pas de moi. La maison de Chârudatta est là à notre gauche ; prends tes dispositions pour qu’elle n’échappe pas de nos mains.

Le vita, à part. — L’imbécile ! Il dit justement ce qu’il aurait fallu taire (79). Ah ! Vasantasenâ s’est amourachée du digne Chârudatta. Le proverbe est bien vrai : la perle s’unit à la perle. Laissons aller les choses et foin de l’idiot ! (Haut.) Vous dites donc, seigneur (80), que la maison de Chârudatta est à gauche ?

Samsthânaka. — Sans doute !

Vasantasenâ, à part. — Quoi ! la maison de Chârudatta est là à gauche ? Vraiment ! ce méchant homme, tout en essayant de me nuire me facilite une entrevue avec mon amant (81).