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ACTE PREMIER.

Vasantasenâ ! et vous ressemblez à l’éclair qui s’éteint dans le sein du nuage ; mais l’odeur parfumée que répandent vos couronnes et les colliers bruyants que vous portez aux pieds risquent de (88) vous trahir. »

M’avez-vous entendu ?

Vasantasenâ, à part. — Entendu et compris. (Après avoir ôté ses colliers et ses guirlandes elle fait quelques pas et tâte la muraille avec la main.) Je trouve bien la porte latérale en tâtant le mur, mais je sens au toucher (89) qu’elle est fermée.


Chârudatta. — Ami, ma prière à voix basse est terminée. Va t’en maintenant faire l’oblation aux divinités mères.

Maitreya. — Non, non, je vous l’ai déjà dit, je n’irai pas.

Chârudatta. — Hélas !

« Quand vous êtes pauvre vos proches ne vous adressent plus la parole (90), vos amis les plus chers se détournent de vous, l’adversité s’accroît (91), les forces morales s’affaiblissent, le brillant éclat de votre vertu s’obscurcit et l’on vous impute jusqu’au mal commis par autrui (92). Personne ne recherche votre société, nul ne vous témoigne de respect ; si vous venez prendre part à un festin