Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

planté au sommet d’une montagne ; c’est une lampe (118) qui brille dans l’intérieur du palais d’Indra et qui vous indique la demeure (119) de votre bien-aimé. »

Vasantasenâ. — Maître, voici justement sa maison.

Le vita. — Vous connaissez tous les arts et il n’y a rien à vous apprendre en cette circonstance ; cependant l’amitié que j’éprouve pour vous me fait vous dire ceci : une fois entrée chez lui, ne restez pas absolument cruelle.

« Si vous êtes trop cruelle, point de plaisir ; si vous ne l’êtes pas du tout, pas de désir. Il faut savoir tour à tour se fâcher et fâcher son amant, et tour à tour se calmer et le calmer (120). »

Mais assez sur ce chapitre. Holà ! holà ! qu’on fasse savoir au seigneur Chârudatta

« Qu’à cette heure où le ciel est éclairé par les nuages fulgurants et parfumé par les kadambas et le nîpas en fleurs, cette belle ivre d’amour, joyeuse, et dont la chevelure est toute mouillée par la pluie, vient d’arriver chez son bien-aimé. Effrayée par la lueur des éclairs et les grondements du tonnerre, elle soupire après sa vue en se lavant les pieds couverts par la boue qui s’est attachée aux anneaux dont ils sont ornés. »