Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/95

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a eu confiance en moi, et je l’ai récompensée ainsi de cette grande confiance. »

Maitreya. — J’ai un autre grief contre elle : elle a fait un signe d’intelligence à l’une de ses amies et s’est caché la figure avec le pan de sa tunique pour se moquer de moi. Aussi, en ma qualité de brahmane, je m’incline devant vous (32) et vous engage à cesser (33) des rapports aussi nuisibles avec cette courtisane. Une courtisane, en effet, est comme un caillou (34) qui est entré dans votre soulier et qu’on n’en fait sortir qu’après qu’il vous a causé de la douleur. Du reste, ami, ne savez-vous pas que partout où passe une courtisane, un éléphant, un scribe, un mendiant, un rôdeur (35) et un âne, le dommage vient à leur suite (36) ?

Chârudatta. — Ami, assez de médisances (37) comme cela ! Ma pauvreté même (38) me met à l’abri des dangers que tu redoutes. Vois.

« Le cheval (39) s’élance vers le but dans une course rapide, mais, la respiration venant à lui manquer (40), ses jambes cessent d’aller aussi vite qu’il voudrait. Il en est de même des mobiles instincts de l’homme : ils se précipitent dans tous les sens, mais quand ils sont fatigués ils viennent de nouveau se réfugier dans le cœur. »