Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v3.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

9
ACTE VI.

Le roi Pâlaka, effrayé par une prophétie, m’avait fait arrêter dans mon étable et jeter en prison pour y attendre la mort (24). Mais grâce à l’aide de mon cher ami Çarvilaka, j’ai pu briser mes fers. (Essuyant ses larmes.)

« Pourtant, est-ce ma faute, à moi, si le sort m’appelle au trône, et pourquoi m’avoir fait enchaîner comme un éléphant sauvage ? Les décrets du destin sont inévitables : c’est un prince aux ordres duquel il faut se rendre. Comment s’empêcher d’obéir, quand on est en présence d’une volonté aussi puissante ? »

Mais où aller, malheureux que je suis ? (Il regarde de côté et d’autre.) Ah ! quel est le brave homme à qui appartient cette maison (25) dont la porte latérale n’est pas fermée ?

« Cette demeure lézardée, avec son verrou démonté et ce battant de porte dont l’assemblage ne tient plus, annonce certainement un père de famille vaincu par l’infortune et qui est aussi malheureux que moi (26). »

Il n’y a pas à hésiter : j’entre chez lui.

Une voix derrière la scène. — Allons vite, mes bœufs, allons !

Aryaka, écoutant. — Ah ! (27) une litière qui vient de là-bas !

« Si elle pouvait être occupée par une so-