Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v3.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

15
ACTE VI.

bras me servira de glaive : mieux, vaut mourir en me défendant (48) vaillamment que d’être pris et rejeté en prison. »

Cependant, le moment de recourir à la force n’est peut-être pas encore venu…

(Chandanaka monte sur la litière et regarde dedans.)

Aryaka. — J’implore votre protection.

Chandanaka, parlant sanscrit. — Quiconque implore ma protection n’a rien à craindre.

Aryaka. — « L’homme qui abandonne celui qui vient se placer sous sa protection est abandonné lui-même par la déesse de la victoire, par ses amis et par ses parents ; il devient pour jamais un objet de mépris. »

Chandanaka. — Quoi ! c’est Aryaka, le fils du bouvier ! Il est dans la situation d’un oiseau (49) qui, s’enfuyant devant le faucon, tombe aux mains de l’oiseleur (50). (Réfléchissant.) Il n’est pas coupable, il s’est placé sous ma protection, il est monté dans la litière de Chârudatta et il est l’ami de Carvilaka, à qui je dois la vie ; il est vrai que, d’un autre côté, les ordres du roi sont là… Que convient-il de faire en cette circonstance ? Mais bast ! advienne que pourra ! J’ai commencé par lui dire qu’il n’avait rien à craindre. Tenons parole !