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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

vile (74) que cet esclave occupe, il n’oublie pas les fruits à recueillir dans l’autre monde (75). Il n’en est pas de même de son maître ; aussi me demandé-je pourquoi ceux-là ne meurent pas sur l’heure qui négligent le bien pour accumuler le mal (76) ? »

(À Samsthânaka.) « L’inégalité du sort dépend des fautes commises dans une vie antérieure : c’est pour cela qu’il est esclave et que vous êtes maître ; c’est pour cela qu’il ne jouit pas de votre félicité et que vous, vous n’avez pas à obéir à ses ordres. »

Samsthânaka, à part. — Ce vieux boiteux (77) a peur de mal faire et cet esclave redoute l’autre vie… Que craindrais-je, moi ? Ne suis-je pas le beau-frère du roi ? un personnage de première importance ? (Haut.) Toi, esclave, va-t’en ! Retire-toi dans la chambre à coucher, repose-toi là à l’écart et ne bouge pas !

Sthâvaraka. — Seigneur, j’accomplis vos ordres. (S’approchant de Vasantasenâ.) Madame, je ne puis rien de plus. (Il s’en va.)

Samsthânaka, faisant un nœud coulant avec sa ceinture. — Reste là, Vasantasenâ ; je vais te tuer.

Le vita. — Comment ! la tuer en ma présence ?

(Il le saisit à la gorge.)