Samsthânaka. — Oui, tuée ; dis-le donc toi-même, tuée.
Chârudatta. — Vous l’avez dit (115), cela suffit.
Samsthânaka. — Vous avez entendu, Messieurs les juges, c’est lui qui l’a tuée. D’après son aveu même il n’y a plus de doute et le corps de Chârudatta l’indigent doit être livré au supplice (116).
Le juge. — Huissier, il faut faire comme dit le prince. Holà ! les gardes, emparez-vous de Chârudatta.
(Les gardes obéissent.)
La mère de Vasantasenâ. — Apaisez-vous, apaisez-vous, Messieurs les juges ; Chârudatta avait reçu en dépôt une cassette d’or qui lui a été enlevée par les voleurs pendant la nuit et il a donné à ma fille en substitution un collier de perles, quintessence de quatre océans. Et c’est cet homme qui aurait commis un pareil crime pour s’approprier ce qu’elle avait sur elle ! Si ma fille a été tuée, laissez-le jouir d’une longue vie ; je vous en prie. Du reste, toute affaire a lieu entre un plaignant et un accusé. Je tiens lieu de la plaignante (117) et je demande qu’on le mette en liberté.
Samsthânaka. — Allez-vous-en, fille d’esclave ; sortez, vous n’avez plus affaire à lui.