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ACTE X.

Ciel ! Pourquoi ne pas avoir mieux enchaîné cet esclave qui a été témoin du crime ? (Il réfléchit.) Oui, voilà ce qu’il faut faire. (Haut.) C’est une imposture, Messieurs ; j’ai surpris cet esclave à voler de l’or (51) ; je l’ai battu, roué de coups et chargé de chaînes (52) : de là son ressentiment. Comment pourrait-on croire à la vérité de tout ce qu’il dit ? (Il offre en cachette un bracelet à Sthâvaraka et lui dit brusquement (53).) Tiens ! Sthâvaraka, mon enfant, prends ceci et démens ce que tu as dit.

Sthâvaraka, qui a pris le bracelet. — Voyez, Messieurs, il cherche à me corrompre en m’offrant de l’or.

Samsthânaka, lui arrachant le bracelet. — C’est précisément le bijou pour le vol duquel je l’ai fait enchaîner. (Avec colère.). Braves chândâlas ! Je lui avais confié la garde de la chambre où se trouvent mes objets précieux et il m’a volé de l’or. Je l’ai battu et roué de coups ; si vous en doutez, regardez son dos.

Les deux Chândâlas, après avoir regardé.Ces stigmates parlent éloquemment ; quand on corrige un esclave, on allume en lui le feu de la colère (54).

Sthâvaraka. — Hélas ! quoique je dise la vérité, je dois à ma condition d’esclave de n’inspirer de confiance à personne (55). (Avec