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Page:Reichenbach – The Rise of Scientific Philosophy.djvu/72

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SPECULATIVE PHILOSOPHY

que la vertu est une connaissance. Et elle établit cette conception sur une base encore plus solide, car elle montre que la connaissance éthique n’est pas seulement un produit de l’intuition rationnelle, mais qu’elle est également accessible à la technique la plus puissante de la pensée rationnelle, à savoir la dérivation logique. Comme en géométrie, les axiomes de l’éthique ne sont que le point de départ de constructions déductives, qui conduisent par des chaînes de raisonnement à des résultats de plus en plus poussés. L’éthique est une connaissance non seulement parce que ses premiers principes apparaissent comme « vrais », mais aussi parce qu’elle est soumise aux principes du raisonnement logique et admet la technique de la preuve logique pour l’établissement des relations entre les lois morales — c’est un argument qui exprime aussi bien la conception de Spinoza que celle de Socrate et de Platon.

Des exemples de dérivations, choisis à la fois dans le domaine cognitif et dans le domaine éthique, feront apparaître clairement le parallélisme. Comme le processus d’acquisition de la connaissance, celui de la découverte du bien est de nature graduelle, et se déroule par étapes de plus en plus éclairées ; et enseigner la vérité, ou enseigner la vertu, consiste à aider une personne à gravir ces marches. Nous nous demandons, par exemple, si un cercle peut être tracé à l’intérieur d’un triangle de manière à ce que les trois côtés soient tangents au cercle. Nous imaginons des images qui nous montrent des cercles et des triangles ayant cette relation, mais nous ne savons pas encore si cela peut être fait pour toutes les sortes de triangles, ou si cela peut être fait de plus d’une manière. Finalement, la preuve géométrique est trouvée que cela peut être fait pour chaque triangle, et pour chacun d’entre eux d’une seule manière. Cette découverte se fait par étapes, que la preuve soit trouvée par nous-mêmes ou qu’elle nous soit démontrée par un enseignant. De même, nous nous demandons s’il est bon de mentir à une autre personne. Nous pouvons répondre que c’est parfois bon, parfois mauvais ; mais en poussant l’analyse plus loin, nous nous apercevons que si le mensonge peut parfois être à notre avantage personnel,