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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/102

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88 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

de vérification absolue pourrait être remplacé par un principe de falsification absolue.[1] Une telle idée n’est cependant pas tenable. Toute falsification présuppose également certaines inductions basées sur l’observation d’autres choses et ne peut être supposée qu’avec probabilité. Dans notre exemple, c’est peut-être le livre qui est la chose non matérielle, ou qui l’est devenu au moment où j’ai retiré ma main ; l’affirmation concernant la table matérielle resterait alors vraie. Nos affirmations sur les choses physiques sont imbriquées de telle sorte que le rejet d’une des affirmations peut toujours être remplacé par le rejet d’une autre. Notre choix quant au rejet est entièrement fait par des réflexions déterminées par les règles de la probabilité. Il n’y a donc pas de falsification absolue, comme il n’y a pas de vérification absolue. Il ne reste que la théorie probabiliste de la signification si l’on veut justifier des propositions d’observation dans le sens où elles sont effectivement utilisées dans la science ou dans la vie quotidienne.

§ 10 Les impressions et le problème de l’existence

Le résultat de la section précédente ne peut être considéré comme une preuve qu’il n’existe pas de phrases vérifiables. L’incertitude signalée ne concerne que les phrases d’observation se rapportant à des objets physiques. Les philosophes qui partagent notre interprétation de ce type de phrases ont maintenu l’idée qu’il existe des phrases d’observation d’un autre type qui peuvent être absolument vérifiées. Il s’agit des phrases concernant les impressions. Il convient maintenant d’examiner ce concept et de s’interroger sur sa signification épistémologique.

La manière d’introduire les dites impressions est donnée par une continuation du raisonnement avec lequel nous avons mis en doute la vérité d’une phrase d’observation.

  1. Cette tentative a été faite par K. Popper, Logik der Forschung (Berlin, 1935) ; cf. aussi ma critique de ce livre dans Erkenntnis, V (1935), 267.