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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/118

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104 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

C’est le principe de la rétrogradation qu’il s’agit ici de remettre en cause. Nous avons constaté au § 7 que la relation entre phrases directes et indirectes n’est qu’un lien de probabilité, et non une équivalence. L’idée principale de la réduction positiviste n’est donc pas tenable. Dans la relation entre abstracta et concreta, la coordination des propositions est une équivalence ; ce n’est qu’en raison de ce fait que l’existence de l’abstracta est réductible à l’existence du concret. S’il s’avère maintenant que pour la relation entre concreta et impressions la coordination est d’un autre caractère, l’analogie ne tient pas ; nous ne sommes alors pas fondés à dire que l’existence de concreta est réductible à l’existence d’impressions. Cela signifie que la phrase « La table existe » n’a pas la même signification que la phrase « J’ai des impressions de telle et telle nature ». La répugnance instinctive que nous éprouvons à nous soumettre à la conversion religieuse s’avère avoir un fondement logique solide. L’interprétation positiviste de l’existence n’est pas valable ; il y a un surplus de signification dans l’affirmation sur l’existence des choses extérieures. Le positiviste se révèle victime de la schématisation qui remplace une forte probabilité par la vérité et considère les liens entre les propositions comme des relations régies par les prédicats de vérité et de fausseté. Cette schématisation n’est admissible qu’à certaines fins ; si elle sert de base pour juger une question de principe, comme la question de l’interprétation de l’existence, elle conduit à un profond décalage entre la construction épistémologique et la connaissance effective.

Il s’agit maintenant de développer une autre solution du problème de l’existence, une solution conforme au caractère probabiliste des relations entre les propositions. Pour exposer cette solution, nous devons d’abord entrer dans une analyse plus détaillée de la nature des connexions probabilistes.