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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/138

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124 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

bien que les deux théories donnent les mêmes poids aux faits futurs du cube.[1] La conception probabiliste de la signification nous permet donc de distinguer entre des théories qui donnent le même poids à toutes les conséquences observables d’un certain domaine, même si nous ne disposons que des faits de ce domaine pour les inférences probabilistes.

On dira que cela n’est possible que si les théories en question diffèrent au moins par leur signification logique. Ce n’est pas faux ; comme nous l’avons déjà souligné, deux théories qui ont la même signification logique ne peuvent pas obtenir une signification de probabilité différente. Mais le concept de signification de probabilité a une extension plus petite ; toutes les propositions qui ont une signification logique différente n’ont pas non plus une signification de probabilité différente. Nous ne pouvons donc pas dire que nous acceptons la théorie du physicien comme significative parce qu’elle a une signification logique. Nous l’acceptons parce qu’elle a une signification de probabilité physique.

Nous pourrions tenter d’apporter une autre preuve de la nécessité d’accepter la signification logique. On pourrait dire que, bien que toutes les différences de signification logique ne donnent pas lieu à une différence de signification de probabilité, les cas dans lesquels la différence se produit ne peuvent être menés à bien qu’en raison de la différence de signification logique. Pour parler plus clairement : si nous ne pouvions pas au moins imaginer une différence de signification logique, il ne serait pas possible de calculer un poids différent pour les deux théories. Mais ce serait, à mon avis, une grave erreur. La notion de signification logique est valide

  1. Remarque pour le mathématicien : Il existe une relation entre les « probabilités prospectives » de la théorie vers les faits et les « probabilités prospectives » des faits vers la théorie ; cette relation est exprimée par la règle de Bayes. Mais dans cette règle, il y a encore un troisième ensemble de probabilités que l’on appelle de façon trompeuse « probabilités a priori » ou, mieux, « probabilités initiales ». Ce sont ces probabilités initiales qui interviennent dans les réflexions du physicien sur les liens de causalité. Ainsi, les « probabilités prospectives » peuvent être différentes, bien que les « probabilités prospectives » soient égales, en raison de « probabilités initiales » différentes.