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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/349

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§ 37. APRIORISM AND FORMALISM 335

logique des probabilités « une branche de la science générale de la preuve » et Keynes, qui représente aujourd’hui cette conception de la logique des probabilités, renouvelle la théorie de la « croyance rationnelle ». La domination de l’apriorisme s’étend donc jusque dans les rangs des logisticiens.

La deuxième interprétation ne reconnaît pas la logique comme une science matérielle et peut être appelée l’interprétation formaliste de la logique. Les adeptes de cette interprétation ne croient pas au caractère a priori de la logique. Ils refusent même de parler de « lois » de la logique, ce terme suggérant qu’il existe quelque chose de l’ordre d’une autorité en logique à laquelle nous devons obéir. Pour eux, la logique est un système de règles qui ne détermine en rien le contenu de la science, et qui ne fait que fournir une transformation d’une proposition en une autre sans rien ajouter à son intension. Cette conception de la logique a sous-tendu la lutte des nominalistes au Moyen Age ; elle a été reconnue par les empiristes, tels que Hume, qui ont vu la nécessité d’une explication de l’affirmation de la nécessité par la logique ; et elle devait constituer la base du développement moderne de la logique associé aux noms de Hilbert, Russell, Wittgenstein et Carnap.[1] Wittgenstein a donné la définition importante du concept de tautologie : Une tautologie est une formule dont la vérité est indépendante des valeurs de vérité des propositions élémentaires qu’elle contient. La logique était ainsi définie comme le domaine des formules tautologiques ; le point de vue sur le vide matériel de la logique trouvait sa formulation stricte dans la définition de Wittgenstein.

Carnap a ajouté un point de vue qui était essentiel pour l’explication de l’affirmation de la nécessité par la logique. La logique, dit-il, dans le prolongement des idées de Wittgenstein, s’occupe de

  1. Il convient de noter ici que nous utilisons le terme « formaliste » dans un sens un peu plus large que le sens utilisé dans la discussion sur la logique moderne, où les formalistes sont représentés par le groupe plus étroit centré autour de Hilbert. Les différences entre ces groupes ne sont cependant pas essentielles pour notre étude.