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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/348

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334 PROBABILITY AND INDUCTION

§37. La conception aprioriste et formaliste de la logique

Nous devons maintenant aborder la question de l’origine des lois de la logique des probabilités. Cette question est indissociable de la question de l’origine de la logique en général ; nous devons donc entrer dans une recherche sur la nature de la logique.

Dans l’histoire de la philosophie, il y a deux interprétations de la logique qui ont joué un rôle dominant, et qui ont perduré jusqu’à former le sujet principal des discussions sur la logique à notre époque.

Pour la première interprétation, que l’on peut qualifier d’aprioriste, la logique est une science qui a sa propre autorité, qu’elle soit fondée sur la nature a priori de la raison, sur la nature psychologique de la pensée, sur l’intuition intellectuelle ou sur l’évidence — les philosophes nous ont fourni de nombreuses expressions de ce type, dont le but est d’exprimer que nous devons simplement nous soumettre à la logique comme à une sorte de commandement supérieur.

Telle était la conception de Platon, à laquelle s’ajoutait une vision des idées ; telle était la doctrine de la plupart des scolastiques pour qui la logique révélait les lois et la nature de Dieu ; telle était la conception des rationalistes modernes, Descartes, Leibnitz et Kant, hommes qui doivent être considérés comme les fondateurs de l’apriorisme moderne en matière de logique et de mathématiques. Les fondateurs de la logique moderne des probabilités n’étaient d’ailleurs pas très éloignés d’une telle conception. Ils ont découvert que les lois de cette logique sont aussi évidentes que les lois de la logique plus ancienne ; ils ont donc conçu la logique des probabilités comme la logique de la « croyance rationnelle » en des événements dont la valeur de vérité n’est pas connue, et donc comme une continuation de la logique a priori. Boole concevait sa logique des probabilités comme une expression des « lois de la pensée », choisissant ce terme comme titre de son principal ouvrage ; Venn appelait la