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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/35

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§ 3. THE THREE PREDICATES 21

faux. Nous appelons ce prédicat la valeur de vérité de la proposition. Un mot n’est ni vrai ni faux ; ces concepts ne s’appliquent pas à un mot. Ce n’est qu’une exception apparente si, occasionnellement, l’usage des mots contredit cette règle. Lorsqu’un enfant apprend à parler, il peut lui arriver de désigner une table, de prononcer le mot « table » et de recevoir la confirmation « oui ». Mais dans ce cas, le mot « table » n’est qu’une abréviation de la phrase « Ceci est une table », et c’est cette phrase qui est confirmée par le « oui ». (Le mot « oui » est en lui-même une phrase, dont la signification est : « La phrase énoncée précédemment est vraie » ). Des cas analogues se produisent dans une conversation avec un étranger dont la connaissance d’une langue est plutôt incomplète. Mais, à proprement parler, une conversation est constituée de phrases.

Les phrases atomiques qui forment les éléments du discours peuvent être combinées de différentes manières. Les opérations de combinaison sont énumérées par la logique ; elles sont exprimées par des mots tels que « et », « ou », « implique », etc. Par ces opérations, certaines propositions atomiques peuvent être étroitement liées ; on parle alors de propositions moléculaires.[1]

Macbeth ne sera jamais vaincu jusqu’à ce que
Le bois de Great Birnam et la colline de Dunsinane
Se dressent contre lui.

L’apparition énonce ici, pour informer Macbeth, une proposition moléculaire. C’est l’une des règles du langage que, dans un tel cas, le locuteur ne veut soutenir que la vérité de l’ensemble de la proposition moléculaire, laissant ouverte la question de la vérité des clauses ; Macbeth a donc raison de déduire que la proposition atomique concernant l’étrange déplacement du bois n’est pas affirmée par l’apparition et que l’implication qui en découle ne l’affectera pas. Il s’agit d’une

  1. Les mots « sentence » et « statement » sont également utilisés. Mais cette distinction étant peu importante et assez vague, nous ne ferons pas de distinction entre « propositions, » « phrases » et « énoncés ».