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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/51

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§ 6. THE TRUTH THEORY OF MEANING 37

signes « Ce bateau à vapeur a deux cheminées. » C’est pourquoi nous appelons notre théorie la théorie physique de la vérité. Mais cette théorie ne vise pas à rendre la pensée superflue ; elle soutient seulement que l’objet d’une proposition énonçant la vérité est lui-même un objet physique.

La théorie physique de la vérité comporte des difficultés qui ne peuvent être résolues que dans le cadre d’une théorie des types. L’une des énigmes qui se posent ici est la suivante : si la phrase a est vraie, cela implique que la phrase A, qui se lit « La phrase a est vraie », est vraie aussi, et vice versa ; a et A ont donc la même signification, selon le deuxième principe de la théorie de la vérité de la signification. Mais la théorie physique de la vérité distingue les deux phrases comme concernant des faits différents. Pour justifier cette distinction, il faut supposer que les deux phrases sont de types différents et que la théorie de la vérité de la signification ne s’applique qu’aux phrases de même type. La phrase a ne peut pas concerner un fait comprenant la phrase a ; que nous puissions déduire de a à A n’est possible que parce que la phrase a, en nous étant présentée, se montre à nous et fournit de nouveaux matériaux qui peuvent être pris en compte dans la phrase A d’un niveau plus élevé. Des réflexions de ce genre ont conduit Tarski[1] à la preuve rigoureuse qu’une théorie de la vérité ne peut être donnée dans la langue concernée, mais exige une langue d’un niveau supérieur ; par cette analyse, certains doutes[2] émis à l’encontre de la théorie physique de la vérité ont pu être dissous.

§ 6. Extension de la théorie de la vérité de la signification aux propositions d’observation du langage ordinaire

Après avoir montré que les phrases d’observation du langage ordinaire s’accordent avec la théorie physique de la vérité, nous allons maintenant essayer d’étendre également la théorie de la vérité de la signification à ce type de propositions. Cette extension nécessite une analyse préliminaire des concepts présents dans la théorie de la signification telle qu’elle a été développée.

  1. A. Tarski, « Der Wahrheitsbegriff in den formalisierten Sprachen », Studia Philosophica (Varsovie, 1935) ; cf. aussi Actes du Congrès International de Philosophie Scientifique (Paris : Hermann & Cie., 1936), Vol. III : Langage, contenant les contributions d’A. Tarski et de Marja Kokoszynska sur le même sujet. Une autre contribution de Marja Kokoszynska se trouve dans Erkenntnis, VI (1936), 143 ff.
  2. C. G. Hempel, « On the Logical Positivist’s Theory of Truth », Analysis, II, No. 4 (1935), 50.