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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/54

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40 MEANING

Le concept de possibilité physique fournit un cadre suffisamment large pour les affirmations du type donné ; mais il y a d’autres affirmations qui sont exclues par ce concept. C’est le cas des affirmations concernant un avenir très lointain. Je ne peux pas vérifier qu’il y aura, dans deux cents ans, un monde semblable à celui d’aujourd’hui ; ce serait donc une proposition dénuée de sens si nous acceptons la possibilité physique pour la définition de la vérifiabilité. Cette difficulté pourrait être surmontée par un petit changement dans la définition de la vérifiabilité ; nous pourrions nous contenter de la vérification effectuée par tout être humain et renoncer à jouer un rôle personnel dans le processus. Mais il y a d’autres phrases qui n’auraient toujours pas de sens. Telle serait une phrase concernant le monde après la mort du dernier représentant de l’humanité. Ou encore une phrase concernant l’intérieur du soleil : qu’il y ait quarante millions de degrés de chaleur au centre du soleil n’est pas vérifiable car il est physiquement impossible d’introduire un instrument de mesure dans la masse du soleil. A cette catégorie appartiennent également les phrases concernant la structure atomistique de la matière. Que les électrons tournent sur des orbites elliptiques autour du noyau de l’atome, qu’ils aient un spin, etc. est physiquement invérifiable au sens strict du terme. Appelons signification physique le concept de signification tel qu’il est défini par l’exigence d’une possibilité physique de vérification. Les phrases données n’ont alors aucune signification physique.

Le concept de possibilité logique est le plus large des trois concepts ; en l’appliquant à la définition de la vérifiabilité, nous obtenons le concept de signification logique. Tous les exemples donnés ci-dessus ont une signification logique. Une affirmation sur le monde dans deux cents ans a donc un sens parce qu’il n’est pas logiquement impossible que je vive encore à cette époque, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contradiction à le supposer. Et parler du monde après ma mort, ou après la mort