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Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/179

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espèce, et ne m’arrêta pas davantage à ce procédé.

Comme je venais de renoncer à cette idée, il m’en vint une autre d’une exécution tellement simple que je fus surpris de ne pas l’avoir eue tout d’abord. C’était de mettre la futaille en perce un peu plus haut qu’elle ne l’était déjà, puis successivement jusqu’à l’endroit où l’eau cesserait de couler. Je saurais alors à quoi m’en tenir. Si je commençais trop bas j’en serais quitte pour boucher ce premier trou avec une cheville, et ainsi des autres.

Cela devait, il est vrai, me donner beaucoup d’ouvrage ; mais je n’en étais pas fâché ; le travail fait passer le temps, et une fois occupé, je songerais moins à ce qu’il y avait d’affreux dans ma situation.

Je pensai, toutefois, que d’abord il fallait mettre en perce la futaille qui se trouvait au bout de ma cabine. Si par hasard elle était remplie d’eau, je n’avais plus besoin de m’inquiéter ; j’en aurais suffisamment pour faire le tour du monde.

Sans plus tarder, je m’approchai de la tonne en question et me mis à l’œuvre. J’étais moins surexcité que la première fois, le résultat n’ayant pas la même importance, et pourtant la déception que j’éprouvai fut bien vive lorsque la douelle, percée d’outre en outre, laissa échapper un jet d’eau-de-vie à la place de l’eau pure que j’avais espérée.

Il fallut revenir à mon premier dessein, reconnaître