Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/184

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avions à franchir ; était-ce la durée moyenne du voyage ou le terme le plus long qui lui fût assigné ? Cela pouvait être celui d’une traversée rapide. J’étais, à cet égard, d’une ignorance complète.

Nous pouvions avoir un calme plat dans la région des tropiques, des tempêtes dans le voisinage du cap Horn, où les vents sont pleins de violence et de caprices ; une foule d’obstacles pouvaient retarder la marche du navire et prolonger le voyage bien au delà des six mois.

C’est avec cette appréhension que je procédai à mon enquête. Il était bien simple de savoir quelles étaient mes ressources nutritives ; je n’avais qu’à compter mes biscuits. J’en connaissais le volume, et deux par jours pouvaient me suffire, bien qu’il n’y eût pas de quoi engraisser sous ce régime. À la rigueur, un par jour m’aurait soutenu, et je me promis de les épargner le plus possible. Je n’aurais pas même eu besoin de les sortir pour les compter : la caisse, autant que je pouvais en juger, était de quatre-vingt-dix centimètres de long, soixante de large, et en avait trente de profondeur. Chacun des biscuits, épais d’environ deux centimètres, en avait quinze en diamètre, ce qui aurait donné trente-deux douzaines de ces biscuits pour faire le contenu de la caisse.

Mais ce n’était pas une peine, au contraire, c’était