Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE XXXIV

La coupe


Ce n’était qu’un rêve, il était matériellement impossible qu’un crabe me fût monté sur le bras ; j’en avais la certitude, et cependant je ne pouvais m’empêcher de croire que je l’avais bien réellement senti. J’éprouvais encore à ma main, et sur ma poitrine qui était nue, cette sensation particulière que vous produit un animal dont les griffes se traînent sur vous ; et je pensais, en dépit de moi-même, qu’il y avait dans mon rêve quelque chose de réel.

L’impression avait été si vive, qu’en m’éveillant, J’avais étendu les bras, et tâtonné sur ma couverture, pour y saisir le monstre qui avait failli m’étrangler.

Encore tout endormi, j’avais cru que c’était un crabe ; à mesure que j’avais repris mes sens, je m’étais prouvé que la chose n’était pas possible. Et pourquoi cela ? un crabe pouvait très-bien se loger dans la cale d’un vaisseau ; il avait pu être apporté avec le lest, ou par un matelot, comme objet de