Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/239

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frapperais comme un sourd jusqu’à ce que la besogne fût terminée.

On aurait dit que le rat, voulant me braver, s’empressait d’accepter le défi. Était-ce hardiesse de sa part, ou la fatalité qui l’entraînait à sa perte ?

Toujours est-il que j’étais à peine en mesure de le recevoir, qu’un léger piétinement sur mon tapis, accompagné d’un petit éclat de voix bien reconnaissable, m’annonça que le rongeur avait quitté sa retraite, et qu’il était dans ma cellule. Je l’entendais courir ; deux fois il me passa sur les jambes. Mais avant de faire attention à lui, je commençai par calfeutrer la seule issue qui lui restât pour fuir ; et plantant mes bras dans les bottines, je me mis avec activité à la recherche de l’ennemi.

Comme je connaissais parfaitement la forme de ma cellule, et que les moindres anfractuosités m’en étaient familières, je ne tardai pas à rencontrer mon antagoniste. Je m’étais dit qu’une fois que je serais tombé sur une partie de son corps, j’aurais bientôt fait d’appliquer sur lui ma seconde semelle, et qu’il ne me resterait plus qu’à peser de toutes mes forces pour l’écraser. Tel était mon plan ; mais si bon qu’il pût être, il ne me donna pas le résultat que j’espérais.

Je réussis bien à poser l’une de mes bottines sur le rat ; mais l’étoffe moelleuse dont les plis nombreux tapissaient mon plancher céda sous la pression,