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Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/240

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et le monstre s’esquiva en poussant un cri que j’entends encore.

La première fois que je le sentis de nouveau il grimpait le long de ma jambe ; et, ce que vous ne croirez pas, en dedans de mon pantalon !

Un frisson d’horreur me courut dans les veines ; cependant, exaspéré de tant d’audace, je me débarrassai de mes bottines, qui ne pouvaient plus me servir, et je saisis le monstre à deux mains, juste au moment où il arrivait au genou. Je l’empêchai de monter plus haut, bien qu’il mît à se débattre une force qui m’étonna, et que ses cris perçants me causassent une impression des plus désagréables.

L’épaisseur de mon pantalon protégeait mes doigts contre de nouvelles morsures ; mais le rat tourna ses dents contre ma jambe et m’en laboura les chairs tant qu’il lui resta la faculté de se mouvoir. Ce n’est que lorsque je fus parvenu à lui saisir la gorge, et à l’étrangler tout à fait, que je sentis la mâchoire de l’animal se détacher peu à peu, et que je compris que mon adversaire était mort.

Je lâchai bien vite le cadavre, et secouai la jambe pour le faire sortir de ma culotte ; j’enlevai ma vareuse de l’ouverture où je l’avais mise, et je poussai le rat dans la direction qu’il avait prise pour venir.

Soulagé d’un poids énorme, depuis que j’avais