Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Serait-ce le même par hasard ? On m’avait raconté des histoires où certains rats avaient reparu après qu’on les avait enterrés. Mais il aurait fallu que le mien eût la vie terriblement dure ; j’avais serré de manière à en étrangler dix comme lui ; il était bien mort quand je l’avais rejeté dans son trou, et ce ne pouvait pas être le même.

Pourtant, si absurde que cela paraisse, je ne pouvais pas m’empêcher de croire, dans l’état d’assoupissement où je retombais malgré moi, que c’était bien mon rat qui était revenu. Une fois complétement réveillé, je compris que cela devait être impossible ; il était plus probable que j’avais affaire au mâle ou à la femelle du précédent, car ils étaient fort bien assortis pour la grosseur.

Il cherche son compagnon, supposai-je ; mais puisqu’il a suivi le même passage, il a trouvé le corps du défunt, et doit savoir à quoi s’en tenir. Venait-il pour venger celui qui n’est plus ?

Cette pensée chassa complétement le sommeil de mes paupières. Pouvais-je dormir avec ce hideux animal rôdant autour de moi ?

Quels que fussent ma fatigue et le besoin de dormir que m’eût donnés la veillée précédente, je ne pouvais avoir de repos qu’après m’être délivré de ce nouvel ennemi.

J’étais persuadé qu’il ne tarderait pas à reparaître, mes doigts n’avaient fait que lui toucher le poil, et