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Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/243

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comme il n’en avait ressenti aucun mal, il était presque certain qu’il reviendrait sans crainte.

Dans cette conviction je repris mon poste à l’entrée du passage, ma jaquette à la main, et l’oreille attentive, pour entendre le bruit des pas de l’animal, et pour lui couper la retraite dès qu’il serait arrivé.

Quelques minutes après, je distinguai la voix d’un rat qui murmurait au dehors, et des craquements particuliers, que j’avais déjà entendus. J’imaginai qu’ils étaient produits par le frottement d’une planche sur une caisse vide, ne supposant pas qu’une aussi petite bête pût faire un pareil vacarme. En outre il me semblait que l’animal parcourait ma cellule, et comme les bruits en question continuaient au dehors, il était impossible que mon rat en fût l’auteur, puisqu’il ne pouvait pas être à deux places à la fois.

Tout à coup il passa sur ma jambe, tandis que sa voix m’arrivait de l’extérieur ; j’étais bien sûr de l’avoir senti ; et cependant je ne bouchai pas l’ouverture, dans la crainte de lui fermer le passage.

À la fin j’entendis nettement pousser un cri à ma droite ; il n’y avait pas à s’y tromper, l’animal était dans ma cabine, et sans plus attendre je calfeutrai l’issue près de laquelle j’étais à genoux.

Cette besogne accomplie, je me retournai pour frapper mon nouvel adversaire, après avoir ganté