Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/246

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des créatures vivantes, et ne redoutent ni les chats ni les chiens.

Ils commettent de grands dégâts parmi les objets de la cargaison, et constituent pour l’armateur un véritable fléau, surtout quand on n’a pas eu soin de bien nettoyer le navire avant d’en faire l’arrimage.

Cette espèce est désignée en Angleterre sous le nom de rat de Norvége, parce qu’elle y a été introduite par les vaisseaux norvégiens. Mais qu’elle soit originaire de la Scandinavie ou d’ailleurs, peu importe, car elle est maintenant répandue sur toute la surface de la terre. Je ne crois pas qu’il y ait un point du globe où un vaisseau quelconque ayant touché, ce rongeur ne s’y rencontre en abondance. S’il est vraiment sorti du Nord, il faut que tous les climats lui soient également favorables, puisqu’il pullule dans les régions les plus chaudes de l’Amérique, où il prospère d’une façon toute spéciale. Dans les Indes occidentales, aussi bien que dans les autres parties du nouveau monde, tous les ports en sont tellement infestés, qu’en certains endroits leur destruction est l’objet d’une lutte constante ; et malgré la prime qui est offerte par les municipalités, malgré le carnage qui s’en fait quotidiennement, ces rats n’existent pas moins par légions innombrables dans les ports d’Amérique, dont les quais en bois paraissent être leur asile ordinaire.

En général cette espèce n’est pas très-grosse ; on