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CHAPITRE XLI

Rêve et réalité


À peine avais-je posé la joue sur mon traversin, que je me trouvai dans la terre des songes ; quand je dis la terre, c’était de la mer que je rêvais. Ainsi qu’à mon premier cauchemar, j’étais au fond de l’Océan, et d’horribles monstres crabiformes se disposaient à me dévorer.

De temps en temps ces crabes fantastiques étaient changés en rats, et je me croyais en pleine réalité ; il me semblait qu’une multitude de ces ignobles créatures se pressait autour de moi dans une attitude belliqueuse ; je n’avais que ma jaquette pour me défendre, et j’en usais pour éloigner l’ennemi, en frappant de tous côtés ; mes coups tombaient comme grêle, et cependant sans atteindre les rats. Ceux-ci, voyant que tous mes efforts ne leur faisaient aucun mal, en devenaient plus hardis ; et l’un d’eux, beaucoup plus gros que les autres, encourageait ses compagnons et commandait l’attaque. Ce n’était pas