même un rat, c’était le spectre de celui que j’avais tué, qui excitait ses camarades en leur criant vengeance.
Pendant quelque temps, je réussis à éloigner mes adversaires (je parle toujours de mon rêve) ; mais je sentais mes forces défaillir, et si l’on ne venait pas m’assister, j’allais être vaincu. Je regardai autour de moi, en appelant au secours de toutes mes forces ; mais j’étais seul, personne ne pouvait m’entendre.
Mes assaillants s’aperçurent que mes coups se ralentissaient, qu’ils étaient moins nombreux et moins forts ; et, à un signal donné par le spectre de ma victime, la légion sauta sur ma couverture : j’avais des rats en face de moi, à gauche, à droite, par derrière ; ils me serraient de tous côtés. Je fis un nouvel effort pour me servir de ma jaquette, mais sans aucun avantage ; la place des rats que j’avais repoussés était reprise immédiatement, et par un plus grand nombre, qui surgissaient des ténèbres.
Je laissai retomber mon bras ; toute résistance était vaine. Je sentis les odieuses créatures me ramper sur les jambes et sur le corps ; elles se groupèrent sur moi comme un essaim d’abeilles qui s’attache à une branche ; et leur pesanteur, après m’avoir fait chanceler, m’entraîna lourdement. Toutefois cette chute parut devoir me sauver.