Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/274

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Il ne faut pas croire cependant que mon succès fut décisif. Comme cela m’était arrivé en défonçant la caisse de biscuit, je me heurtai cette fois contre un obstacle qui ne me permettait de donner à mon ouverture qu’un écartement de deux ou trois pouces. Était-ce une barrique, ou une autre caisse ? je ne pouvais pas le savoir ; toujours est-il que je m’attendais à cette déconvenue, et que je poursuivis mon œuvre sans m’y arrêter. On s’imagine combien il fallut pousser, tirer, secouer dans tous les sens pour détacher cette planche des liens de fer qui la retenaient à ses voisines.

Avant de venir à bout, je savais quel était l’objet contre lequel mes efforts allaient se briser. J’avais passé la main dans l’ouverture que j’obtenais en appuyant sur ma planche, et mes doigts, hélas ! avaient rencontré une nouvelle caisse, pareille à celle où je m’escrimais ; c’était le même bois, la même taille, sans doute la même épaisseur, les mêmes liens de fer et le même contenu.

Cette découverte me désolait : Qu’avais-je besoin d’ouvrir cette caisse d’étoffe ? Mais était-ce bien du drap ? il fallait s’en assurer. Je recommençai le même travail, qui me donna bien plus de peine que la fois précédente : les difficultés se compliquaient, la position était plus mauvaise ; et je travaillais avec moins d’ardeur, n’ayant plus guère d’espoir. Dès que mon couteau fut entré dans le sapin, et