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Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/309

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rangées de caisses à franchir pour que ces dix journées fussent nécessaires, et je suis persuadé qu’il n’y en a pas plus de sept ou huit.

J’avais retrouvé l’espérance et le courage ; il n’est rien de tel qu’un estomac satisfait pour mettre l’esprit dans une heureuse disposition ; vous envisagez les choses tout autrement que vous ne les considériez à jour.

Un seul point m’inquiétait : pourrais-je triompher des effluves qui deux fois m’avaient fait perdre connaissance ? finirais-je par m’y habituer de manière à m’ouvrir la futaille ? L’avenir me l’apprendrait. Bien que je n’en fusse pas à compter les minutes, comme une heure auparavant, je n’avais pas de temps à perdre ; et, précipitant mon dîner par une libation d’eau claire, je me dirigeai vers l’ancienne pipe d’eau-de-vie, avec l’intention d’en élargir la bonde.

Mais elle était pleine comme un œuf, j’y avais serré l’étoffe qui encombrait ma cabine : circonstance que j’avais complétement oubliée.

Après tout, rien n’était plus facile que de vider la barrique ; et posant mon couteau, je me mis à la débarrasser.

Tandis que je tirais mon étoffe, une idée me vint tout à coup, et je me fis les questions suivantes :

« Pourquoi sortir ces pièces de drap ? À quoi bon