Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/314

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m’avait paru bien loin quand, au moment de quitter cette corde, j’avais relevé les yeux. Si tout cet espace était plein de marchandises, et cela devait être, que de peine j’aurais à me frayer un chemin à travers toutes ces caisses ! Je ne pourrais pas aller en ligne droite, je rencontrerais des obstacles, il faudrait les tourner, le travail s’en augmenterait d’autant. J’étais cependant moins inquiet de la distance que de la nature des objets qui se trouvaient sur ma route. Si, par exemple, une fois désemballés, ils acquéraient un volume considérable, qu’il me fût impossible de réduire, comme cela m’était arrivé pour le drap, je ne pourrais plus communiquer avec la futaille, je n’aurais plus d’eau ; et c’était l’une de mes appréhensions les plus vives.

J’ai dit combien je redoutais la toile ; les quelques ballots que je savais rencontrer m’obligeraient à de longs détours ; que deviendrais-je si toute la cargaison en était composée ; il fallait espérer que cet article y était rare.

Je pensais à toutes les choses qui devaient se trouver dans le navire ; je me demandais ce que pouvait être le Pérou, et quel était le genre d’exportation que pût y faire la Grande-Bretagne ; mais, pour me répondre, j’étais trop ignorant en géographie commerciale.

Toutefois la cargaison de notre vaisseau devait être ce qu’on appelle un assortiment, ainsi qu’il