Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/338

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Je l’en retirai avec soin pour qu’elle ne tombât pas : elle restait tout entière ; mais, hélas ! à quoi pouvait-elle me servir, maintenant qu’elle était séparée du manche ?

Par bonheur, elle était forte et longue ; j’essayai d’en faire usage, et vis avec joie qu’elle coupait encore un peu ; en l’entourant d’un chiffon, qui en envelopperait la base, elle pouvait me rendre du nouveaux services ; mais il ne fallait pas compter sur elle pour ouvrir des caisses, comme elle l’avait fait jusqu’ici.

Il ne pouvait pas être question de la remmancher, bien que l’idée m’en fût déjà venue ; l’impossibilité de faire sortir de la charnière la partie qui s’y trouvait engagée ne permettait pas qu’on y songeât.

Certes, si j’avais pu enlever ce tronçon de la place qu’il occupait, le manche aurait pu me resservir ; j’aurais introduit la partie brisée de la lame entre les deux lèvres qui le terminaient, et, comme je ne manquais pas de ficelle, j’aurais lié solidement les deux parties du couteau, de manière à rétablir celui-ci. Mais comment arracher ce tronçon, maintenu par un clou rivé ?

Le manche ne m’était pas plus utile qu’un simple morceau de bois : beaucoup moins, pensai-je ; avec un morceau de bois pur et simple, je ferais à ma lame une poignée qui me permettrait de m’en servir.