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CHAPITRE LXIII

Vie et clarté


Je ne peux pas vous décrire mon bonheur. Toute appréhension m’abandonna : j’étais sauvé, j’oubliais que j’avais souffert.

La clarté qui me réjouissait ainsi n’était qu’un faible rayon qui passait entre deux planches. Elle m’arrivait en ligne oblique, et me paraissait à peine à deux ou trois mètres de distance.

Elle ne pouvait pas venir du pont ; il n’existe pas la moindre fissure au plancher d’un navire ; et la fente qui laissait pénétrer cette lueur ne pouvait être qu’au volet de l’écoutille, dont le prélart était sans doute enlevé, ou déchiré à cet endroit.

J’avais les yeux rivés sur cette lueur imperceptible, qui me semblait rayonner comme une étoile brillante. Jamais rien ne me parut si doux à contempler ; c’était comme le regard d’un ange qui me souriait, et me félicitait de me voir revenir à la vie.

Je m’arrachai cependant à mon extase ; j’étais à