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Qu’est-ce que tu viens faire ici ? (Page 27.)


loin, bien loin sur les flots de l’immense Océan.

Sans rien laisser paraître, je soupai et allai me coucher comme d’habitude.

J’avais d’abord pensé à partir pendant la nuit, ce que j’aurais pu faire aisément sans réveiller personne. Il n’y avait pas de voleurs dans notre paisible petit village ; aussi presque toutes les portes n’étaient-elles fermées qu’au loquet. Celle de notre maison était, cette nuit-là surtout, bien facile à franchir, car à cause de l’excessive chaleur, on l’avait laissée entr’ouverte, et j’aurais pu sortir sans bruit.

Mais je réfléchis que, si je partais la nuit, on s’apercevrait dès le matin de ma disparition et on se mettrait à ma recherche. Quelques-uns des chercheurs se rendraient certainement au port et m’y trouveraient ; je ne serais pas plus avancé que si, la veille, j’avais laissé John partir sans moi. De plus, la ville n’étant qu’à cinq ou six milles, que je pouvais franchir en deux heures au plus, j’arriverais avant le lever du capitaine et je serais obligé d’attendre pour m’offrir comme volontaire à son service.

Pour ces motifs, je restai à la maison jusqu’au matin, malgré mon impatience de me mettre en route.

Je déjeunai avec les autres. Quelqu’un fit observer que je paraissais pâle et fatigué ; John répondit que c’était sans doute le résul-