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J’entendais le mugissement des vagues (Page 54.)


Je connaissais maintenant le compte exact de mes provisions. Avec deux biscuits par jour, je pouvais soutenir le siège pendant plus de six mois ; mais, craignant qu’il ne durât davantage, je résolus de rogner ma ration d’un demi-biscuit ou même d’un biscuit entier chaque fois que je n’éprouverais pas une faim trop pressante. Cette disposition, si je l’observais ponctuellement, m’assurait des vivres pour une période bien supérieure à six mois.

Il me parut également nécessaire de déterminer la quantité d’eau que je pouvais consommer chaque jour. Cela me sembla d’abord impossible. Je n’avais aucun moyen de mesurer ce qui restait dans ma futaille, et je ne savais même pas quelle était sa contenance.

C’était un vieux fût de vin ou d’eau-de-vie, comme ceux dans lesquels on met d’habitude à bord des navires la provision d’eau de l’équipage ; mais j’ignorais quel genre de liquide il avait contenu jadis. Si je l’avais su, j’aurais pu dire sa dimension exacte.

Au parfum qui se dégageait de ma futaille, car vous savez qu’un vieux fût conserve toujours le bouquet du liquide qu’on y a enfermé, un connaisseur aurait certainement pu dire ce qu’on y avait mis jadis ; pour moi, j’en étais incapable.

Pour trouver la capacité de mon tonneau il me fallait connaître sa longueur, sa circonférence à l’une ou à l’autre de ses extré-