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CHEVAL SAUVAGE


I

LA LETTRE


— Dans notre dernière campagne au Mexique, dit le capitaine Worfield en achevant de rouler sa cigarette, j’avais été dirigé avec ma compagnie sur un village éloigné où nous devions attendre les ordres du quartier général. C’était un endroit si triste, si monotone, que de ma vie je ne me suis autant ennuyé. Las de cette existence uniforme, où le désœuvrement tenait toute la place, je finis par demander mon changement de garnison. Mais les semaines s’écoulaient, et je ne recevais pas de réponse. Évidemment, mon colonel m’avait oublié, ou bien il avait ses motifs pour ne pas déférer à mon désir. J’aurais eu tort après tout de me plaindre de son silence, car ce fut juste à ce moment qu’il m’arriva une aventure que je vais vous raconter.

Un matin, comme je prenais le frais sur ma terrasse,