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Page:Reid - Le Cheval sauvage, 1888.djvu/78

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XI

L’ESCALADE


Pour le moment nous étions en sûreté. Les Mexicains ne pouvaient plus passer derrière nous et ils n’osaient se risquer de front à portée de nos armes. Toutefois, nous nous trouvions encore dans une position extrêmement critique, car les ennemis, auxquels étaient venus vers le soir se joindre un renfort de six cavaliers armés également de mousquets, semblaient décidés à nous bloquer toute la nuit et à nous obliger, faute de vivres, à capituler.

Tandis que, perdu dans de sinistres pensées, je restais en observation, j’aperçus dans le rocher une crevasse longitudinale qui montait en s’élargissant et en s’approfondissant vers le sommet de la colline. C’était un sillon creusé probablement par les eaux de pluie en découlant du plateau le long de la paroi perpendiculaire. Quoique l’escarpement du rocher fût partout également abrupt, ce sillon offrait néanmoins une inclinaison marquante ; et, après l’avoir inspecté soigneusement du regard, j’acquis la conviction qu’un homme habile à grimper pourrait, en le remontant, arriver jusqu’au plateau même. Il y avait, en effet, dans le rocher, certaines saillies qui pouvaient servir d’appui au pied, et çà et là croissaient dans les fentes