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MES SOUVENIRS

ministère de la guerre. Le général de Béville déplia le petit billet et en lut le contenu. Il s’empressa de le faire lire à un des écuyers de l’Empereur qui était de service ce soir-là. Quelques instants après, la réponse, dictée d’avance, arriva aux Tuileries, et te maréchal la remit à l’Empereur. Pendant ce temps l’Impératrice avait fait au bois de Boulogne sa promenade ordinaire, et Mme de Sancy, brûlant du désir de ne pas laisser partir son fils sans l’embrasser, faisait ses apprêts de départ pour Tours. L’Empereur, fort préoccupé, ne revit l’Impératrice qu’en se mettant à table pour le diner. « Mme de Sancy, lui dit-elle, part pour Tours à tout événement sans attendre la réponse que vous avez demandée. Y trouvera-t-elle encore son fils ? » L’Empereur parut contrarié et répondit que le maréchal lui avait annoncé le départ du régiment comme un fait accompli. Il faut éviter à Mme de Sancy un voyage fatigant, ajouta-t-il ; il est encore temps d’aller jusqu’au chemin de fer. Chargez-vous de cela, monsieur de Lagrange. Déjà Lagrange quittait la table pour se rendre à cheval à la gare d’Orléans, d’où Mme de Sancy ne devait partir qu’à huit heures, lorsque le général de Béville s’approcha de l’Impératrice pour lui dire de ne pas envoyer M. de Lagrange à la gare, attendu qu’il avait la preuve certaine que Mme de Sancy trouverait encore son fils