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MES SOUVENIRS

défait quatre mille Toscans qui occupaient Curtatone, prés de Goïto, en même temps qu’un corps de cinq mille hommes attaquait la brigade de Piémont sur les collines voisines de Pastrengo. Cette brigade se défendit vaillamment et empêcha un convoi de ravitaillement d’entrer dans Peschiera.

Pendant que les Toscans vaincus par des forces supérieures battaient en retraite, deux escadrons hongrois reçurent l’ordre de les charger. Ils s’y refusèrent d’abord. Forcés d’avancer, ils abordèrent les Toscans au petit trot en leur disant : « Passez. Nous ne vous ferons pas de mal. »

Le lendemain, Charles-Albert voulut prendre sa revanche. Il accourut à Goïto avec l’aile droite sous les ordres du général Bava et il y resta de 11 heures du matin à 3 heures du soir. L’ennemi ne parut pas. On croyait qu’il s’était retiré, satisfait de sa facile victoire de la veille. Le roi donna ses ordres au général Bava et il retournait tranquillement à son quartier général. Il était déjà tout près de Volta, lorsque l’on entendit gronder le canon. Charles-Albert rebroussa chemin au galop. Une demi-heure après il avait rejoint ses troupes qui venaient d’être attaquées sur toute la ligne. Les Autrichiens avaient une artillerie formidable, plus nombreuse que l’artillerie piémontaise et très bien servie. Néanmoins l’artillerie