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CHAPITRE SIXIÈME

pagnai, ainsi que M. Campbell, pour convenir, en cas d’échec de la négociation militaire, d’un armistice de quelques heures qui assurât la libre sortie des étrangers et par conséquent de mes compatriotes avant un assaut.

Le duc de Dino marchait en avant tenant à la pointe de son sabre un mouchoir blanc qu’éclairait une torche tenue par un artilleur et ayant à sa droite un trompette qui sonnait en parlementaire. Nous fûmes reçus par la fusillade nourrie d’un détachement croate. M. Campbell, consul d’Angleterre, fut seul atteint à côté de moi d’une balle morte. Les Croates s’excusèrent en disant qu’ils n’avaient pas reconnu la sonnerie de notre trompette et les officiers piémontais, ayant les yeux bandés, furent conduits au quartier général du maréchal Radetzki, situé dans la vieille abbaye de San Donato.

La discussion dura jusqu’à quatre heures du matin. Je dus m’abstenir, ainsi que M. Campbell, d’y prendre part, n’ayant à intervenir qu’au cas où la capitulation n’aurait pas abouti.

Nous attendîmes avec le général Hess et avec les officiers d’ordonnance dans une vaste salle, ancien réfectoire de l’abbaye. Il s’y trouvait encore un petit drapeau italien, en soie, avec la croix de Savoie dont toutes les maisons de Lombardie étaient pavoi-