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CHAPITRE SEPTIÈME

M. Paleocappa représentait pendant la guerre, dans le ministère sarde, les intérêts de Venise dont sa famille était originaire. Il avait avec M. de Bois-le-Comte de fréquents entretiens sur le sort de cette ville qui était des plus inquiétants. Le parti populaire avait proclamé la République sans posséder aucun moyen de se défendre contre l’armée autrichienne. La malheureuse ville était exposée à être écrasée. L’Angleterre et la France pouvaient difficilement intervenir en sa faveur sans faire cesser un état de choses contraire aux bases de la médiation qu’elles avaient offerte. M. Paleocappa reconnaissait lui-même que Venise n’avait aucun moyen de défense, qu’elle était gardée par quelques milliers de volontaires de toutes les nations dont le chef, le général Pepe, était le plus incapable et le plus faible des hommes. Ces volontaires, très indisciplinés, faisaient la loi au gouvernement local.

Le gouvernement français ne pouvait protéger Venise qu’en y envoyant une force navale, ce qu’il fit. Il fit à plusieurs reprises tous ses efforts pour empêcher que la ville fût attaquée ou réduite à la famine par un blocus.

L’amiral qui y commandait l’escadre sarde et l’officier qui commandait deux mille hommes de troupes piémontaises avaient retardé, autant qu’ils l’avaient