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MES SOUVENIRS

venus se joindre la confiscation des biens des réfugiés qui n’avaient pas obéi à l’ordre de rentrer, l’établissement du papier-monnaie et de nouvelles rentes sur le Mont de Milan, les levées militaires avec menace d’incorporer les récalcitrants dans les régiments allemands, la peine de mort contre les Lombards qui seraient pris les armes à la main contre l’Autriche, enfin la convocation à des élections pour la diète autrichienne de Kremsier. C’était un régime de réaction militaire dans toute sa dureté, incompatible avec les engagements moraux résultant de l’acceptation d’une médiation.

La guerre pouvait éclater à chaque instant et naître du moindre incident. Le maréchal de Welden avait sur les bords du Pô un corps de vingt-cinq bataillons tout prêt à traverser le fleuve et à envahir la Toscane et les États romains. Il aurait facilement devancé à Rome toute autre intervention. Le général Scharnowski, chef d’état-major de l’armée, s’occupait d’organiser le commandement qu’il était toujours question de rendre au roi. Il se disait sûr de l’armée pour une guerre défensive, mais il regardait comme une grave imprudence de s’engager au delà du Tessin contre une armée aussi forte que l’armée autrichienne avec aussi peu de ressources administratives.