nationale et le peuple se rattachent à mes opinions et seraient disposés à me soutenir au besoin par la force. Je l’ai dit à mes collègues ; je leur ai fait voir que les républicains ne forment qu’une faible minorité : à Turin on n’en compte pas cent et à Gênes un millier tout au plus ; — et encore à Gênes, ce parti ne repose-t-il que sur des intérêts matériels qui n’inspirent ni courage, ni dévouement, tandis qu’à Turin le sentiment monarchique est fondé sur l’intérêt national et sur le patriotisme. Le parti républicain s’est montré le même dans toute l’Italie : il ne compte pas un homme d’État, pas un général, pas un écrivain, car Mazzini est un écrivain pitoyable, et Garibaldi a bien prouvé par ses entreprises et par ses échecs qu’il n’est qu’un charlatan. À Rome, ce sont des enfants qui s’amusent de spectacles et de mise en scène. À Florence, ce sont des scélérats capables de tout qui épouvantent une population faible et timide. Il y a là quatre coquins dont le plus hardi est Guerrazzi qui ne reculeront devant rien pour conserver le pouvoir. Ils répandront la terreur partout : déjà ils ont mis en prison le pauvre Capponi qui est aveugle. À Livourne, Pigli, qui est un misérable, dispose d’un millier de coquins comme lui, à l’aide desquels il promène la terreur dans le pays. Cela ne peut durer. Les populations finiront par se
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