Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
MES SOUVENIRS

pied de l’escalier. Le jeune homme qui, malgré la défense du roi, l’avait accompagné à quelque distance, le vit marcher d’un pas ferme vers sa voiture dans laquelle il monta seul. Deux hommes sè placèrent sur le siège et le postillon reçut l’ordre de prendre la route de Ponte Stura. »

On sait que la voiture qui emportait Charles-Albert tomba dans un avant-poste autrichien. Le roi de Sardaigne, qui avait pris le nom de comte de Barge et s’était dit colonel piémontais, Ait conduit devant le comte de Thurn, général autrichien. Fut-il reconnu ? Toujours est-il que le comte de Thurn le laissa continuer sa route.

« Je n’ai jamais été heureux, avait dit Charles-Albert dans une sorte d’interrogatoire ; je n’ai pas réussi. Aussi, après la bataille, voyant ma carrière militaire désormais sans avenir pour moi, j’ai donné ma démission du grade que j’occupais[1]. »

À Turin la nouvelle de l’abdication fut apportée par le valet de chambre de confiance du roi arrivé dans la nuit du 24 au 25 mars, n’ayant qu’une lettre pour l’intendant général de la maison de Charles-Albert auquel ordre était donné de partir pour Genève avec les fonds nécessaires pour le voyage du

  1. Souvenirs de la guerre de Lombardie, par le duc de Dino.